Jacques Salomon Hadamard

1865 - 1963

 

Jacques Hadamard était bon en tout sauf en mathématiques. Il brillait particulièrement en grec et en latin. Premier aux deux concours de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole Normale Supérieure, il choisit la seconde où il étudie avec Emile Picard. Il obtient son doctorat en 1892 avec une thèse sur les fonctions définis par les séries de Taylor. La même année il reçoit le Prix des Sciences Mathématiques pour son travail sur les fonctions entières. Son résultat le plus important est le théorème des nombres premiers qu'il prouve en 1896. La preuve était esquissée par Riemann en 1851, mais les outils nécessaires n'avaient pas été développés à cette époque. Ce problème était une des motivations majeures pour le développement de l'analyse complexe. Son travail sur les équations aux dérivées partielles de physique mathématique est important. En 1910 il publie Lecons sur le calcul des variations qui aident à fonder l'analyse fonctionnelle (il introduit le mot fonctionnel). Il utilise également les déterminants dans la théorie des équations intégrales. Hadamard est aussi impliqué dans la politique et participe activement à la défense de son ami Alfred Dreyfus, un officier de l'Armée française accusé de trahison. En 1940 Hadamard s'échappe aux USA mais il revient à Paris en 1944. Après la Guerre il devient pacifiste convaincu et requiert le soutien de mathématiciens dans son action. Après 300 publications scientifiques, Hadamard élargit son public. Son livre La psychologie d'invention dans le domaine mathématique (1945) est un travail merveilleux.